Alterzombie. Encre de chine, acrylique, photocopies, sérigraphie sur papier, bois, verre, dimensions variables. 2013 |
Alterzombie
Qu’est-ce qui peut encore poser un problème dans l’univers codifié et
désinfecté de l’art contemporain? Si l’on songe aux nombreuses
expositions actuelles qui s’intéressent aux zones d’ombre de la
modernité, à ce qui a été mis à l’écart de la rationalité progressiste,
on y trouve un attrait récurrent pour la magie noire, les fantômes,
l’hypnose ou les sectes, mais le zombie c’en en trop.
Dépourvu d’émotions ou de subtilité psychologique, le zombie est une vision
anti-spirituelle de la mort, un corps radicalement matériel, en
putréfaction, dépourvu d’objectif, morale ou désir autre que cannibale.
Le zombie apparaît alors comme une figure cinématographique par
excellence, il est avant tout une image.
The Bells Angels ont ainsi décidé de mettre en espace les éléments d’un film potentiel: une bande sonore d’Antoine Kogut du groupe Syracuse et Nicolas Motte, un ensemble de dessins-sérigraphie et un recueil de textes de différents auteurs (David Evrard, Azzedine Saleck, Antoine Boute, Charly Delwart, Delphine Bertholon & Olivier Abbou, Patrick de Sinety, Charles Robinson, François Tariq Sardi, Thibaut Gauthier, Karim Charredib) traitant d’histoires de zombie sous forme de nouvelle, poème ou séquencier de film.
Si leur livre «Alterzombie» correspond à l’envie de traduire en texte la figure du zombie, c’est à travers l’image et la scénographie qu’il trouve une incarnation dans l’exposition. Le zombie n’est autre que la projection des peurs et des croyances d’une époque, il est un mutant à travers l’Histoire. D’abord il est apparu comme la figure de l’esclave absent à lui-même, dévitalisé, de la culture vaudou haïtienne, tandis qu’aujourd’hui il incarne à la fois la terreur de la contamination, des armes chimiques, et l’anesthésie qui nous rend incapables de vivre des expériences. Au delà de l’évocation de l’aliénation, des peurs collectives d’envahissement, de l’épidémie, des représentations de l’abject et du grotesque, les zombies peuvent apparaître comme des «affamés de vivant» refusant notre condition de mortels, tel que l’affirme Karim Charredib.
Les textes publiés par The Bells Angels évoquent autant des formes plus métaphoriques du zombie – les caméras de surveillance qui tournent sans spectateur, par ex. – que des formes fictionnelles, détournant les stratégies plus gore de la pulp fiction. L’exposition prend forme à travers des genres considérés mineurs et dépassés dans l’actualité de l’art: le dessin figuratif, la ruine ou le paysage romantique. Le cadavre de l’expressionnisme bouge encore.
The Bells Angels ont ainsi décidé de mettre en espace les éléments d’un film potentiel: une bande sonore d’Antoine Kogut du groupe Syracuse et Nicolas Motte, un ensemble de dessins-sérigraphie et un recueil de textes de différents auteurs (David Evrard, Azzedine Saleck, Antoine Boute, Charly Delwart, Delphine Bertholon & Olivier Abbou, Patrick de Sinety, Charles Robinson, François Tariq Sardi, Thibaut Gauthier, Karim Charredib) traitant d’histoires de zombie sous forme de nouvelle, poème ou séquencier de film.
Si leur livre «Alterzombie» correspond à l’envie de traduire en texte la figure du zombie, c’est à travers l’image et la scénographie qu’il trouve une incarnation dans l’exposition. Le zombie n’est autre que la projection des peurs et des croyances d’une époque, il est un mutant à travers l’Histoire. D’abord il est apparu comme la figure de l’esclave absent à lui-même, dévitalisé, de la culture vaudou haïtienne, tandis qu’aujourd’hui il incarne à la fois la terreur de la contamination, des armes chimiques, et l’anesthésie qui nous rend incapables de vivre des expériences. Au delà de l’évocation de l’aliénation, des peurs collectives d’envahissement, de l’épidémie, des représentations de l’abject et du grotesque, les zombies peuvent apparaître comme des «affamés de vivant» refusant notre condition de mortels, tel que l’affirme Karim Charredib.
Les textes publiés par The Bells Angels évoquent autant des formes plus métaphoriques du zombie – les caméras de surveillance qui tournent sans spectateur, par ex. – que des formes fictionnelles, détournant les stratégies plus gore de la pulp fiction. L’exposition prend forme à travers des genres considérés mineurs et dépassés dans l’actualité de l’art: le dessin figuratif, la ruine ou le paysage romantique. Le cadavre de l’expressionnisme bouge encore.
Pedro Morais
Exposition du 7 au 30 novembre 2013 à la Galerie HO.
La Galerie HO, 25, rue Fontange, 13006 Marseille
http://www.riam.info/
http://www.galerieho.com/
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